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richard labévière - Page 2

  • La revue de presse d'un esprit libre... (33)

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    La revue de presse de Pierre Bérard

    Au sommaire :

    L’Ukraine est à l’épicentre du nouveau conflit Est-Ouest. Ce conflit est global ou « hybride » ce qui signifie qu’il ne mobilise pas principalement des armées ou des milices, mais qu’il implique outre la diplomatie, l'économie, le juridique et le médiatique, dans l’espoir d’aboutir à des révolutions colorées. C’est ce qu’explique Lucien Cerise, auteur récemment d’un livre intitulé « Retour sur Maïdan » (édition Le Retour aux sources) dans le premier Libre Journal de Jean-Michel Vernochet (audio). Selon les animateurs de cette émission les docteurs Folamour du Congrès US sont capables de se lancer dans une guerre conventionnelle contre la Russie, l’Iran ou la Corée, quoiqu’en ait le président Trump en butte aux manipulations de l’État profond américain :

     
    Clin d’oeil amusé de Slobodan Despot sur l’arroseur (l’Ukraine de Poroshenko) arrosé (les États-Unis). Il serait en effet cocasse de devoir constater que les propulseurs utilisées par la Corée du Nord pour lancer ses fusées intercontinentales proviennent d’Ukraine, l'indéfectible allié du camp occidental dans sa lutte contre tous les totalitarismes : 
     

    Selon Xavier Moreau, analyste français opérant depuis la Russie, les nouvelles sanction contre la Russie prises par le Congrès américain par dessus la tête de Donald Trump visent en fait le marché énergétique européen. Il s’en explique dans la vidéo ci-contre :

    L’hallali anti-Trump qui a saisi l’ensemble des médias du monde occidental à la suite des incidents de Charlottesville est révélateur du climat d’hystérie qui s’empare de nos sociétés dès qu’il y est question de « racisme ». Les foisonnants commentaires du président des États-Unis, personnage éminemment baroque, étaient certes louvoyants et finalement contradictoires. Dans un premier temps sa condamnation des suprémacistes blancs (comme disent ceux qui prétendent ne pas croire à l’existence des races) fut réputée trop molle aux yeux du pouvoir médiatique. Dans un second temps le président qui tweet plus vite que son ombre souligna qu’après tout la « haine » était des deux cotés. C’en était visiblement trop, en tous les cas plus que ne pouvait en supporter la médiasphère qui traitait de « nazis » les manifestants venus défendre la statue du général Lee, héros des armées sudistes, dont la municipalité de cette petite ville de Virginie venait de programmer le déboulonnage. Bien entendu dés que ce qualificatif terrifiant fait son apparition, il sidère et rend impossible toute réflexion argumentée, puisqu’il submerge le lecteur d’émotion. Bref, Trump est devenu le bouc émissaire du parti du bien qui ne se lassera plus d’exiger son scalp. Revenus de cette tempête médiatique, il apparaitra que dans un camp il y avait évidemment des « nazis » de carnaval, propres au folklore américain. Ces « losers » paradaient, attirant l’objectif des photographes et des caméras (c’est à ça que servent ces narcissiques névrosés qui sont d’autant plus portés à s’exposer que les médias semblent prendre au sérieux leur manifestation tapageuse, d’où leur grande utilité pour ceux qui ont intérêt à dissimuler aux populations la nature réelle d'une situation et de ses enjeux). Bien que leur présence fut des plus visibles (et même « obscène » au sens de Baudrillard) ils étaient cependant très minoritaires dans la foule bigarrée de ceux qui étaient venus défendre à Charlottesville l’entièreté de la mémoire américaine. Qui y avait-il parmi les contre-manifestants ? De paisibles anti-racistes, mais aussi des suprémacistes noirs (Black Lives Matter) ainsi que des militants trotskistes « antifa » venus pour la castagne dont ce n’est pas faire injure à l’honnêteté que d’affirmer qu’ils ne sont pas exempts de haine. Pourquoi les médias ne parlaient-ils pas des provocateurs nazis sous le règne d’Obama ? S’agit-il de créer l’illusion qu’une guerre civile est possible, que quelques milliers de cinglés dans un pays de 320 millions d’habitants suffiraient à la déclencher ? Allons donc ! Il ne s’agit que d’associer Trump à une imagerie négative. Cette indignation des médias qui se targuent d’antiracisme mais qui pratiquent à longueur d’articles et de reportages une xénophobie anti-russe, qui n’hésitent pas à soutenir des nazis du moment qu’ils sont ukrainiens, laisse songeur. Cette course à l’échalote a même fait des émules  parmi les géants du web (dont la charte inaugurale prévoyait de laisser quiconque, quelles que soient ses idées, accéder à la toile), c’est ainsi que le mastodonte Marc Zuckerberg a décidé d’emboîter le pas aux folliculaires et d’écraser la punaise brune en supprimant de Facebook plusieurs « groupes haineux ». À n’en pas douter, son geste sera unanimement salué comme un acte philanthropique. Ci-jointe la dernière émission d'I-Média de Jean-Yves Le Gallou et d’Hervé Granchamp sur Tv-Libertés traitant en une de cette affaire : 

    https://www.youtube.com/watch?v=oB0EOTzs7P4

    Nous savons bien que la guerre de Sécession ne se résumait pas à un conflit entre les gentils « progressistes » du Nord et les « méchants » esclavagistes du Sud. Les oppositions étaient fort nombreuses entre les deux camps. Par exemple le Sud, exportateur de denrées agricoles, était favorable au libre échange, tandis que le Nord où s’affirmait une économie industrielle était favorable au protectionnisme.
    De même s’opposaient-ils sur la conception fédérale ou confédérale de l’union. C’est la décision de Lincoln d’abolir l’esclavage qui mit le feu aux poudres ce qui ne dissuada pas certains États esclavagistes de rejoindre les troupes de l’Union qui voyait plus d’avantages, selon un point de vue purement capitaliste, dans le statut prolétaire d'une classe ouvrière émancipée du fardeau de la servitude (mais nullement de son aliénation) que dans un prolétariat au statut d'esclave. Les jugement rétroactifs que beaucoup sont tentés de porter sur des périodes anciennes en leur appliquant des valeurs contemporaines sont des non-sens que réprouvent tout historien digne de ce nom. Proscrire toute trace de l’héritage confédéré comme le réclame la gauche américaine est de ce point de vue là totalement stupide et relève d’un vandalisme pur et simple, qui n’est pas sans rappeler les fureurs iconoclastes des bandes takfiristes. Pour comprendre cette époque et les véritables circonstances de la guerre de Sécession nous renvoyons au livre de Dominique Venner « Le blanc soleil des vaincus », enrichi d’une belle préface d’Alain de Benoist et réédité en 2015 chez Via Romana :
     
     
    Sur le général Lee, prétexte aux événements de Charlottesville, on se reportera à l’entretien avec Vincent Bernard réalisé pour Figaro Vox par Eugénie Bastié. Cet historien qui ne verse dans aucune  légende dorée est aussi l'auteur de la dernière biographie du héros sudiste, objet de tant d’anachronisme, de méprises et de jugements hâtifs. Ses propos, sans parti pris, sont empreints de bon sens :
     
     
    Ci-dessous un tweet d'Edouart Chanot commentant les propos d’Houria Bouteldja qui réclame l’extension du domaine de la table rase des personnalités américaines ayant soutenu l’esclavage à celles, européennes, des « racistes » des « esclavagistes » et des « coloniaux » parmi lesquelles elle range, sans trop se soucier des réalités, le général de Gaulle... qui a libéré la France du fardeau de ses colonies… Rappelons à cette pétroleuse un brin loufoque que si nous la prenions au mot en éradiquant de la mémoire universelle tous les personnages qui n’avaient que le défaut d’être de leur temps il ne resterait pas grand chose de la geste arabo-musulmane au nom de laquelle elle prétend s’exprimer. L’amnésie historique dans laquelle l’école « républicaine » entretient dorénavant la plupart de ses commensaux aboutit à ces syllogismes oublieux de la contextualisation sans laquelle l’histoire n’est qu’une discipline de diafoirus qui ne peut déboucher que sur sa réécriture permanente dans une perspective orwellienne  :
     
     
    Ci-joint le zoom d’été de Tv Libertés consacré à Jean-Yves Le Gallou et Hervé Granchamp : 
     
     
    Le zoom d’été de tv-libertés va à la rencontre de François Bousquet, écrivain, journaliste et rédacteur en chef adjoint de la revue Éléments :
     
     
    Quand un média qui ne craint pas de pratiquer la contradiction et se dit en même temps attaché à la liberté de déplacement et d’installation des hommes partout dans le monde et de ce fait milite consciemment pour l’immigration sans retenue dans nos contrées et célèbre un peuple refusant l’incursion du moindre étranger sur ces terres afin de rester maître chez lui. Nous n’osons pas aller jusqu’à penser que ces « sauvages » se trouvent absous du pêché de « racisme » tout simplement parce qu’ils sont noirs. Ce serait tellement affreux d'imaginer des choses pareilles ! l’information provient du principal quotidien français d’origine chrétienne qui, c’est la paradoxe, s’engage fortement pour l’universalisation des valeurs « républicaine ». Article de Breizh info :
     
     
    « Face au défi qu'est la présence massive de l’islam sur le sol européen et la montée en puissance mondiale de l’islam politique, la conscience de notre héritage païen est une nécessité vitale, y compris pour le christianisme ». Ainsi s’exprime Aurélien Marq dans un article tout de subtilité sur le paganisme européen, le christianisme et l’islam.
     
     
    Le vote des catholiques lors des dernières élections présidentielles françaises analysé par Jérôme Fourquet, directeur du département opinion et stratégies d’entreprise de l’ifop:
     
     
    Pour le grand linguiste Claude Hagége « imposer sa langue, c’est imposer sa pensée ». Sa crainte est soutenue par l’extension implacable de l’anglo-américain d’aéroport qui tend à devenir la langue unique et, nous dit-il, cette langue unique (et « imprécise », ce qui rend d’autant moins acceptable sa prétention à l'universalité) pourrait fort bien déboucher sur une « pensée unique » et un « formatage des esprits ». Il ajoute « seuls les gens mal informés pensent qu’une langue sert seulement à communiquer. Une langue constitue aussi une manière de penser, une façon de voir le monde, une culture ». Hagége ? Un combattant de la diversité qui mène une guerre culturelle contre le néo-libéralisme et contre nos « élites vassalisées » et américanolâtres :
     
     
    « Opération Sentinelle : Nos soldats n’en peuvent plus ». Dans cet article publié par Alexandra Laignel-Lavastine au lendemain de l’attentat perpétré à la voiture-bélier par un Algérien contre 6 militaires à Levallois-Perret, il est question du triste état de nos armées soumises à des réductions de crédit répétitives. Attaqués de face par les islamistes, nos soldats en surchauffe ont désormais le sentiment d’être poignardés dans le dos par l’État. Enchaînant les missions sans discontinuer, souvent sans but précis sur le territoire métropolitain (le plus souvent pour les besoins de la com gouvernementale), ils sont progressivement gagnés par le sentiment d’inutilité et le découragement. Leur état de démoralisation est il compatible avec la « guerre » que l’on prétend mener ? Surement pas. Ce que nos soldats attendent des politiques c’est qu’ils définissent une véritable stratégie globale antiterroriste, mais ils ne voient rien venir à par les bonnes paroles :
     
     
    Le dernier livre de Richard Labévière « Terrorisme face cachée de la mondialisation » paru aux éditions Pierre-Guillaume de Roux fait l’objet d’une excellente fiche de lecture de Michel Drac. 
    En dehors des points concernant la mouvance proprement djiadiste, il se penche avec sagacité sur le réseau néo-conservateur et atlantiste français qui opère à partir du ministère des affaires étrangères et que les diplomates appellent « la meute ». Il examine pour finir les 7 propositions que formule Labévière pour lutter efficacement contre le terrorisme  :
     
     
    Rappelons que Labévière, rédacteur en chef de la revue en ligne Proche et Moyen Orient, est un ancien de RFI, poste dont il avait été viré par Christine Ockrent, épouse du néo-conservateur à la française Bernard Kouchner, pour des analyses manquant d’empathie  vis à vis de la politique arabe de l’État israélien. Depuis il n’a plus les faveurs de la presse de grand chemin. Son livre qui a fait l’objet d’une recension dans le dernier numéro de la revue Éléments sous la plume de Christian Brosio fut également le prétexte d’un entretien particulièrement éclairant avec l’auteur sur Radio Sputnik dans une émission dirigée par Edouart Chanot :
     
     
    Le site « Les crises » publie ce document, bien entendu « orienté » (étymologiquement, tourné vers l’Orient, comme le sont la grande majorité de nos églises) puisqu’il émane de l’Association d’amitié franco-coréenne. Il permet cependant de comprendre pourquoi la Corée du Nord, et pas seulement ses dirigeants, entretient une suspicion durable, sinon une haine, à l’égard des États-Unis. Quatre millions de morts ne s’oublient pas si facilement :
     
     
    Dans une tribune du Figaro  Marin de Viry déplore que le tourisme de masse (le premier poste de dépense dans le monde), en tuant la possibilité d’un ailleurs différent, ait mis fin à toute possibilité de voyage. Avec le marketing touristique qui balise le monde entier il n’y a plus de destination ouverte à la curiosité. Citant Bernanos pour qui le monde moderne est une conspiration contre toute espèce de vie intérieure, il ajoute « je crois que le tourisme est une des modalités de destruction de la vie intérieure ». Texte initialement publié en juillet 2014 :
     
     
    Thibault Isabel, rédacteur en chef de la revue « Krisis » présente son dernier livre « Pierre-Joseph Proudhon, l’anarchie sans le désordre » sorti en juin dernier, agrémenté d’une préface de Michel Onfray  :
     
     
    Entretien avec l’écrivain Olivier Maulin paru dans la revue Limite. 
     
     
    Retour sur Karl Polanyi, auteur de « La grande transformation » qui formula dès 1944 une réponse à la mystification entretenue par Friedrich Hayek concernant sa fable du « marché autorégulé par un ordre spontané ». Depuis cet argument de faussaire est devenu central dans tous les raisonnements des néo-libéraux. Article paru sur l’excellent blog de Philitt :
     
     
    Un article sagace de Nicolas de Lamberterie sur le site de Visegrad. La Hongrie qui n’est pas réputée pour accueillir chez elle tout ce que les industries de Soros et de tant d’autres nous présentent comme d’authentiques « réfugiés », fait une exception en se proposant d’intégrer à sa société une actrices iranienne convertie au christianisme. Mais le plus extraordinaire n'est pas là. Ayant fait des démarches auprès de la Suède l’actrice s’est vu refuser le statut auquel elle pensait avoir droit mais qui lui a été refusé sous prétexte de sa conversion. Ceci au moment où la Suède renonce à priver de leur citoyenneté les combattants islamiques de retour dans « leur pays ». Si les Hongrois prouvent ici un sens très affuté de l’humour, que dire des Suédois sinon qu’ils démontrent une fois de plus leur insondable bêtise :
     
     
    Sur son site l’écrivain Christopher Gérard rend compte de la mort de David Mata, gentilhomme des lettres et guerrier de l’Europe secrète :
     
     
    « La meilleure et la plus belle structure familiale est celle dans laquelle les enfants grandissent avec un père et une mère ». Propos et témoignages d’enfants élevés au sein de familles homosexuelles recueillis par Charlotte d’Ornellas :
     
     
    « La patrie est une réalité sociale concrète », un court texte de Julien Freund :
     
     

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  • La revue de presse d'un esprit libre... (31)

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    La revue de presse de Pierre Bérard

    Au sommaire :

    « Vous n’aurez pas ma haine ! ». Telle est la phrase rituelle et à tiroirs des victimes d’attentats que la presse s'efforce de privilégier modelant ainsi un type de commémoration destiné à brider une colère légitime. Excellente analyse de Laurence Maugest :

     
    L’école aux prises avec le communautarisme musulman par André Murawski, conseiller régional Hauts-de-France :
     
     
    Chronique du livre « Tarek, une chance pour la France ? » de Jean-François Chemain par Camille Galic :
     
     
    Le burkini ne serait pas une affaire de simple police des vêtements mais un défi civilisationnel. Article d’Aurélien Marq  :
     
     
    Recension par la courageuse démographe Michèle Tribalat du livre de Douglas Murray « The strange death of Europe : immigration, identity and islam ». c’est une analyse du déni des élites européenne face à l’immigration et à ses conséquences :
     
     
     
     
     
    Face aux fondamentalismes, la réponse polythéiste. Le nouveau numéro d’Éléments parait le samedi 22 juillet (couverture et sommaire complet, première référence). Après un copieux numéro de Krisis consacré au paganisme (seconde référence):
     
     
     
    Accompagnant la parution du dernier numéro d’Éléments (voir ci-dessus), Tv Libertés publie le deuxième épisode de l’émission « Le plus d’Éléments ». Animée par Olivier François, elle met en scène David L’Épée, Ludovic Maubreuil, Christophe A Maxime, Thomas Hennetier et Slobodan Despot dans un remarquable esprit de non conformisme tout azimut :
     
     
    Elisabeth Lévy présente le dernier numéro de causeur aux lecteurs du Figaro. Style enjoué sur des sujets austères :
     
     
    Réflexion judicieuse d'Alain de Benoist sur la morale et le politique :
     
     
    Dans sa dernière émission « Les idées à l’endroit » Alain de Benoist évoque la grande personnalité de Carl Schmitt en compagnie des universitaires Aristide Leucate et Alexandre Franco de Sa.
     
     
    Chronique du livre d’Alain de Benoist « Ce que penser veut dire » une anthologie bio-bibliographique des penseurs européens de Jean-Jacques Rousseau à Jean-Claude Michéa signée de Michel Geoffroy :
     
     
    Tournant majeur dans la généalogie de l’homo sapiens qui laisserait deviner la fin de la théorie « Out of Africa » :
     
     
    Éditorial de Philippe Conrad pour le hors série de la Nouvelle Revue d’Histoire consacré aux guerres de religion passées et présentes :
     
     
    Dans l’émission « Passé présent » sur TV Libertés Philippe Conrad et André Posokhow font le point à propos de la défaite de 1940 et de ses suites :
     
     
    Réformes Macron : 3 milliards d’impôts en moins pour les rentiers de la richesse qui ne représentent que 0,1% de la population. Article d’Emmanuel Lévy dans « Marianne » :
     
     
    Avec Macron le programme est clair : poursuite du sans-frontiérisme commercial, migratoire et moral par Jean-Yves Le Gallou qui passe en revue les hauts fonctionnaires qui dirigeront, de fait, la politique du nouveau gouvernement. Éloquent :
     
     
    L’élection Emmanuel Macron grâce au double appui de la haute fonction publique d’État et de l’oligarchie financière a été permise par la désaffection massive de l’électorat nous dit l'avocat Régis de Castelnau. Cette légitimité problématique expliquerait selon lui la grande désinvolture dont Macron, un godelureau dépourvu d’expérience, ferait preuve vis à vis de l’appareil d’État, et de citer à titre d’exemple son attitude vis à vis des armées et des organes judiciaires.
     
     
    Le théologien Paul Thibaud réfléchissant sur le discours devant l'ex Vel d’hiv d’Emmanuel Macron, analyse plutôt finement l’amnésie sur la Shoah qui a précédé Jacques Chirac et l’hypermnésie qui lui a succédé. Il en tire une conclusion qui va à rebours des convictions exposées par l’actuel président de la République : 
     
     
    Le vote confessionnel lors des élections de 2017 en France. Une analyse de Philippe Velilla pour le MAUSS :
     
     
    Comment les États du Golfe ont financé l’opération Timber Sycamore organisée par le général David Petraeus. Article fort bien documenté de Thierry Meyssan sur la plus importante affaire de trafic d’armes des récentes décennies afin d’alimenter les groupes djihadistes en Irak et en Syrie. On comprendra aisément que Macron comme Hollande éprouvent de sérieuses difficultés à désigner l'ennemi :
     
     
    Le général Dominique Delawarde est l’ancien chef du bureau « Situation-Renseignement-Guerre Électronique » de l’État-major interarmées de planification opérationnelle. Il étudie 
    ici (en février 2017) les relations entre les États-Unis, la Russie et Israël et tire des conclusions sur l’élection d’Emmanuel Macron, non encore advenue à cette date.
     
     
    Michel Drac chronique « Les blancs, les juifs et nous » d’Houria Bouteldja, porte-parole des indigènes de la République et en tire des conclusions peu amènes pour son auteur :
     
     
    Emmanuel Leroy qui a fondé une association venant en aide aux enfants du Donbass s’entretient avec Tv Libertés :
     
     
    Lucien Cerise reçu à Radio Sputnik pour son livre « Retour sur Maïdan, la guerre hybride de l’OTAN » (éditions Le retour aux sources) :
     
     
    Chronique de l’ouvrage collectif paru sous la direction de Christian Harbulot : « Le nationalisme économique américain ».
     
     
    Dans « La voie de l’épée », blog du colonel Michel Goya, celui-ci examine la décroissance continue des dotations de nos forces armées en moyens capacitaires et budgétaires depuis la fin des années 80 (première référence). Dans un article du Parisien où est cité le général Vincent Desportes, celui-ci confirme : « Un char sur deux est capable de rouler, un avion sur deux peut décoller, un bateau sur deux sortir en mer ! » (seconde référence) :
     
     
     
    S’aidant des concepts du droit romain, Jacques Sapir voit dans la démission du chef d’État-major des armées Pierre de Villiers un grave précédant susceptible de mettre en 
    cause la légitimité même du président de la République :
     
     
    Réduite à une impuissance désastreuse au Proche-Orient notre diplomatie animée par des réseaux néo-conservateurs à l’américaine regarde passer les trains. Afin de mettre un terme à cette situation, Richard Labévière plaide pour une réouverture de notre ambassade à Damas :
     
     
    Anecdote significative. On apprend que Jupiter au moment même où il se débarrasse d’Arès (son fils dans la mythologie...) visionne en compagnie de quelques happy few (BHL, Christine Angot et Fred Vargas) un médiocre documentaire sur la bataille de Mossoul, assurant surtout la promotion de son réalisateur. N’y a-t-il pas meilleur outil pour s’initier à la stratégie ?  :
     
     
    À ce propos rappelons que Le Monde Diplomatique vient de mettre tous ses articles concernant Bernard-Henri Lévy en accès libre afin de dénoncer une imposture qui ne tient que par le réseau mafieux qu’il contrôle. Le « philosophe » en a pris ombrage dans les colonnes du Point par une tribune au vitriol où il fustige pêle-mêle comme à son habitude le fascisme, l’anti-sionisme, le conspirationnisme, les rouges-bruns et les fake news. Bref, rien de très neuf dans l'arsenal faisandé qu’il nous sert depuis des décennies : 
     
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  • Terrorisme : la face cachée de la mondialisation ?...

    Les éditions Pierre-Guillaume de Roux viennent de publier un essai de Richard Labévière intitulé Terrorisme, face cachée de la mondialisation, préfacé par Alain Chouet, ancien cadre de la DGSE. Journaliste, ancien rédacteur en chef à Radio France internationale et responsable jusqu'en 2011 de la revue de l'Institut des Hautes Études de Défense Nationale, Richard Labévière est l'auteur de plusieurs ouvrages consacrés au Proche-Orient et au terrorisme.

     

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    " Le terrorisme tue. Il produit émotions, compassions, malentendus et contresens. Il s'est installé au cœur même de nos sociétés comme une fatalité. De la petite délinquance à la grande criminalité, il est devenu le stade suprême de la mondialisation. À l'appui d informations inédites et exclusives, Richard Labévière remonte aux causes du phénomène. Il décrit les impasses de la « guerre contre la terreur », le cynisme mercantile des pays occidentaux envers les pétromonarchies, la désinformation de médias voyeurs qui basculent dans la propagande et les fadaises d improbables experts.
    Aujourd'hui, l'Arabie saoudite demeure l'un des principaux financiers de l'Islam radical, qui tue non seulement dans les pays occidentaux, mais aussi et surtout dans le monde arabo-musulman. Ce scandale perdure en toute impunité depuis plus de trente ans, parce qu'il engraisse marchands de canons et autres prédateurs. Le terrorisme profite aussi d'une révolution numérique dont personne ne maîtrise les effets et qui échappe au contrôle des États. Il s'agit ici de comprendre de quoi est faite la matrice qui engendre la terreur, de transformer
    l'irrationalité de l'émotion en entendement, de se donner les moyens de savoir. Après plus de vingt ans de reportages de terrain, d'enquêtes et d'analyses, Richard Labévière démonte les rouages du terrorisme moderne et avance plusieurs propositions pour en combattre la fatalité. "

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  • La revue de presse d'un esprit libre... (18)

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    La revue de presse de Pierre Bérard

    Au sommaire :

    • Des outils d'espionnage de l'unité d'élite de la NSA publiés par des pirates :

    http://www.lemonde.fr/pixels/article/2016/08/18/des-outils-d-espionnage-de-l-unite-d-elite-de-la-nsa-publies-par-des-pirates_4984544_4408996.html
    Bernard Lugan sur Katehon. La France et l'Afrique face à l'offensive islamiste :
    http://katehon.com/fr/article/la-france-et-lafrique-face-loffensive-islamiste-entretien-avec-bernard-lugan
    • Excellent entretien de Gilbert Collard avec Bernard Lugan à propos de la somme qu'il vient de publier sur l'Histoire de l'Afrique du Nord au Rocher :
    https://www.youtube.com/watch?v=ZePv-84yrbU
     
    Jean-Claude Empereur a publié dans le numéro d'avril-juin 2016 de la Revue politique et parlementaire un excellent article consacré à L'Europe dans la tourmente, repris ici par Katehon :
     
    http://katehon.com/fr/article/europe-mondialisation-et-grands-recits-geopolitiques

    • La société française bascule-t-elle vers l'extrême droite ? Une émission de France culture avec Nicolas Lebourg qui publie bientôt des Lettres aux Français qui croient que cinq ans d'extrême droite remettraient la France debout, Jérome Fourquet qui vient de publier une étude sur Le spectre de la guerre civile (que cherchent les islamistes), Stéphane François qui comme N. Lebourg récuse toute assimilation de la situation présente avec le contexte des années trente. Tous deux s'accordent en revanche à rapprocher l'actualité avec ce qui s'est passé en France dans les années précédant la première guerre mondiale avec une remise en cause de la logique libérale. Les changements de la donne géopolitique procèdent au changements de paradigme de l'extrême droite.
     
    https://tempspresents.com/2016/08/15/terrorisme-droitisation-france/

    • Une intéressante étude parue sur le site du Mouvement Anti-Utilitariste dans les Sciences Sociale (MAUSS) sur la ville durable comme fard de la ville néo-liberale :
     
    http://www.journaldumauss.net/?La-ville-durable-comme-fard-de-la

    • À propos du décès de l'historien Ernest Nolte, le site Theatrum belli re-publie un entretien avec ce grand historien enregistré sur Canal Académie avec Christophe Dickès :
     
    http://www.theatrum-belli.com/deces-hier-de-lhistorien-et-philisophe-allemand-ernst-nolte-93-ans/

    • Pour Slobodan Despot qui se penche ici sur la vie politique telle qu'elle ne va plus, nous avons dépassé le stade de la politique démocratique et parlementaire, de l'État de droit et de tout l'héritage de la modernité européenne auxquels, par sentiment de loyauté de nombreux Européens demeurent, hélas, fidèles. Citant Lev Goumilev et Alexandre Zinoviev, il montre que nous avons secrété un "antisystème" nécrosé enfanté de nos valeurs et de notre prospérité retournées contre elle-mêmes. Un texte sans illusion, recru de dégoût et de lassitude devant l'impolitique qui caractérise notre époque, mais loin d'être désespéré. Issu de sa chronique dominicale (car le dimanche, on doute)  hebdomadaire intitulée L'antipress
     
     
    • Hors de l'Église politiquement correcte, point de salut ! Le discours des nouveaux curés qui entendent dicter nos comportements et nos pensées ressemble beaucoup à l'ancienne rhétorique cléricale selon Mathieu Bock-Côté, qui se prononce avec fougue contre le parti des culs-bénits et ses chaisières de confort :
     
    http://www.causeur.fr/bien-pensance-politiquement-correct-hygienisme-immigration-genre-39697.html

    • Dans un entretien roboratif accordé au Figaro le libéral Brice Couturier prenant Raymond Aron comme modèle et la "résistance" comme étendard dénonce le "parti des médias" aveuglé par ses bons sentiments. Cet ancien de la rédaction de la revue néo-conservatrice Le meilleur des mondes qui demeure attaché à la logique des droits de l'homme annonce également qu'il rend son tablier de chroniqueur dans la matinale de France culture. Couturier, encore un effort pour rejoindre le camp de la dissidence! (Première référence). Nous donnons également le point de vue de l'OJIM qui dénonce les nombreuses tentatives de diversion qui sont devenues une spécialité des médias de grand chemin. Le mépris des réalités a de beaux jours devant lui (seconde référence) :
    http://www.lefigaro.fr/vox/monde/2016/08/19/31002-20160819ARTFIG00333-brice-couturierle-parti-des-medias-et-l-intelligentsia-meprisent-la-realite.php
     
    http://www.ojim.fr/brice-couturier-fustige-le-parti-des-medias/

    Jure George Vujic réfléchit sur les notions d'hospitalité et de taqiya dans un article très affûté :
     

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    A propos du burkini
     
    • Mathieu Bock-Côté publie une excellente mise au point sur le burkini,  qui comme "signe visible d'agressivité identitaire" relèverait  à contrario notre impensé culturel. Il serait contre-productif néanmoins d'inscrire à notre générique cette affaire du burkini et de la prendre  trop au sérieux puisqu'elle n'est, comme beaucoup d'événements dont on sature l'opinion publique, qu'une stratégie de diversion déployée de façon à ne jamais aborder les véritables problèmes, comme le montre bien la gourmandise avec laquelle nos politiciens se sont emparés d'elle de Nicolas Sarkozy à Manuel Valls :
     
    http://www.lefigaro.fr/vox/politique/2016/08/18/31001-20160818ARTFIG00185-condamner-le-burkini-pour-sauver-la-nation.php

    • Sur le site de Causeur Laurent Gayard déplume le storytelling de la créatrice "australienne" du burkini qui a reçu un fatwa approbatrice du grand mufti de Sydney, personnage haut en couleur qui ne recule devant aucune affirmation "complotiste" et misogyne... Le burkini jouit ainsi d'un merveilleux patronage pour habiller le lobbying islamique en  combat libertaire dans lequel n'aura pas manquer de sombrer le NPA "anticapitaliste" de Besancenot (seconde référence) :
     
     
     
    • Pour Catherine Kintzler, philosophe spécialiste de la laïcité, le port du burkini sur une plage publique, pas plus que le port d'une soutane ou d'une kippa dans la rue, ne relève d'une question de laïcité. C'est donc à tort que la municipalité de Villeneuve-Loubet a invoqué cet argument pour en proscrire l'usage. Le conseil d'État interprétant la loi n'a fait que s'y conformer. Selon elle l'affaire si elle soulève ainsi une fausse question laïque, ne signifie pas que le burkini soit de l'ordre de l'anecdotique. Ce n'est pas tant une question d'ordre juridique qu'une question politique qui engage la conception de la cité. Elle peut se résumer ainsi : le peuple souverain accepte-t-il le communautarisme islamique ou le repousse-t-il ?
     
     
    • Les contempteurs du burkini tournent autours du pot, c'est ce que constate Alain de Benoist qui trouve grotesques les polémiques et commentaires hystériques auxquels les politiciens ont prêté la main. D'après lui on se focalise d'autant plus sur le subalterne que l'on ne veut pas aller à l'essentiel, c'est à dire aborder frontalement la question de l'immigration laquelle ne saurait être réglée par une police des costumes :
     
     
    • Conclusion (provisoire) de l'affaire du burkini : le conseil d'État a tranché. Une décision qui ne plait guère à la Fondation Polémia qui en tire les bonnes conclusions. La laïcité ne suffit pas pour protéger l'identité française de l'islamisation :
     
     
    • L'avocat Régis de Castelnau se prononce sur le burkini avant (première référence) et après l'ordonnance du Conseil d'État qu'il relativise remettant à sa place l'interprétation qu'en a donné le quotidien de révérence (seconde référence) :
     
     
     

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    A propos de la Corse
     
    • La Corse laboratoire et emblème paradoxal de l'identité française. Sisco affirme haut et fort ce que la France rêve de dire sans oser le faire car la Corse est le lieu où l'esprit conservateur et nationaliste de la France est demeuré intact selon Frédéric Saint Clair. De pertinentes réflexions : 
     
     
    • Les Corses n'ont pas envie de recevoir des leçons de morale antiracistes et des cours de valeurs républicaines venant de gens qui ferment les yeux depuis si longtemps sur ce qui se passe dans les banlieues de l'immigration où les salafistes sont comme des poissons dans l'eau d'après Paul-françois Paoli :
     
     
    • Dans I-Média, une des émissions phares de Télé-LibertésJean-Yves Le Gallou propose une lecture alternative des événements de Sisco et revient sur leur traitement par les médias de propagande :
     
    • Pour Laurent Bouvet le camp d'été "décolonial" interdit aux "blancs" qui se déroule du 25 au 28 août montre que ceux qui se présentent comme la crème de l'antiracisme ne sont en fait que des essentialistes et  des discriminants raciaux comme ceux qu'ils entendent dénoncer. Curieusement Bouvet prend acte du "métissage" pour assurer que les races n'existent pas. On se demande dès lors ce qu'est le soit-disant "métissage". Une telle sophistique n'apporte guère d'éclaircissement sur une question pourtant cruciale. Assez bonne démonstration par ailleurs :
     
     
    Jean-Pierre Filliu qui soutient les "forces démocratiques" rebelles opposées à Bachar el Assad livre un article sur "Comment l'Amérique d'Obama ment sur la menace jihadiste" :
     
    http://filiu.blog.lemonde.fr/2016/08/19/comment-lamerique-dobama-ment-sur-la-menace-jihadiste/

    • Theatrum belli livre un entretien de Tancrède Josseran avec la revue Conflits sur le thème de la Turquie au coeur des relations internationales :
     
     
    • Comment analyser le modèle américain ? Émission d'Arnaud Guyot-Jeannin avec Alain de BenoistThibaud IsabelOlivier Dard et Philippe Immarigeon, enregistrée le O5/04/2016 :
     
    http://ekouter.net/comment-analyser-le-modele-americain-avec-alain-de-benoist-arnaud-guyot-jeannin-thibault-isabel-olivier-dard-et-philippe-immarigeon-chez-arnaud-guyot-jeannin-sur-radio-courtoisie-2590#

    • Un article croustillant sur Soros du journaliste Giampaolo Rossi publié dans Il Giornale, traduit ici par Danielle Borer. Le "philanthrope marionnettiste" s'y voit assimilé à Shelob, figure monstrueuse du Seigneur des Anneaux :
     
     
    Xavier Moreau évoque pour stratpol et les-non-alignés l'incompétence des instituts de recherche stratégiques français consultés par le gouvernement et les grandes entreprises. Au premier rang de ceux-ci, l'IFRI (Institut français des relations internationales) dont toutes les analyses de prospective sur les crises syriennes et ukrainiennes se sont révélées erronées :
     
     
    • Quels sont les think tanks oligarchiques les plus influents ? Une vidéo s'efforce de répondre de manière pédagogique :
    https://www.youtube.com/watch?v=szctbjsKNaY#t=761
    • Excellent texte de Richard Labévière, qui mis en rapport avec le précédant éclaire bien la situation présente de l'économie dont certains esprits bornés aimeraient nous faire croire qu'elle n'obéit qu'à la pure logique des marchés alors qu'elle fonctionne dans sa partie prédatrice avec l'aide des ONG. Il s'ouvre par une citation d'Hervé Juvin que voici : "l'application extra-territoriale du droit américain a détruit des entreprises françaises (Alcatel et Alstom notamment), elle a permis d’extorquer des milliards d’euros à des entreprises européennes. Elle s’apprête à attaquer Sanofi, Airbus, Safran et bien d’autres. Elle a pour prétexte la lutte anti-corruption, le respect des embargos américains, le combat anti-terroriste, pour objectif affiché l’efficacité économique, la moralisation des affaires, l’établissement des conditions d’une concurrence libre, ouverte et équitable partout dans le monde. Tout cela à l’appui d’un impérialisme juridique grandissant, tout cela au bénéfice de l’intérêt national américain. L’extra-territorialité du droit américain se propage à la faveur de l’abandon du droit international, de la faiblesse du régalien et de la négation de la puissance de mise en Europe. Elle constitue un élément majeur de la stratégie de « Global Constraint » – « contrainte globale » – qui renouvelle la stratégie de l’empire américain " (première référence). L'article de Labévière est suivi du débat entre Hervé Juvin et Christian Dargham sur l'extraterritorialité du droit américain, nouvelle figure juridique de l'impérialisme de la puissance "indispensable" :
     
     
    Pascal Boniface interroge Mathieu Slama à propos de son livre La Guerre des Mondes, réflexion sur la croisade de Poutine contre l'Occident (Édition de Fallois). Pour celui-ci ce qui se joue entre les pays occidentaux et la Russie est une opposition entre deux grandes visions du monde concurrentes. Excellent entretien sur la conception occidentale de l'universalisme qui ne célèbre Big Other que pour mieux l'asservir à la figure d'un semblable :
     
     
    • Selon Ingrid Riocreux, auteur du livre sur La langue des médias paru récemment aux éditions de L'Artilleur (Le Toucan), experts et médias ont traité, et traitent encore, l'épisode du Brexit d'après des idées préconçues qui relèvent plus du dogme que de l'analyse. Incontestablement, avec le Brexit, un bug s'est manifesté dans la matrice progressiste qui sert aux médias de vérité révélée. Quand il s'agit de sauver la validité des prédictions apocalyptique de tous les commentateurs autorisés à propos de la sortie de la Grande Bretagne de l'UE, tout n'est-il pas permis ? Remarquable analyse de linguistique appliquée, et ce qui ne gâche rien, fortement teintée d'humour. Comme l'écrit Marcel Gauchet dans Comprendre le malheur français, "le parti des médias ne parle pas des vrais problèmes, sinon sur un mode complètement biaisé" :
     
     
    • Pour Caroline Galactéros le choix est fait : ce sera Sarkozy. Elle pose cependant bien des conditions dont il n'est pas certain que le candidat fantasque les réalise autrement qu'en parole. Ses multiples revirements de la "double-peine" au droit de la nationalité et à la discrimination positive ne confinent-ils pas à l'incohérence d'un personnage sans conviction et qui règle son agenda sur les sondages ? :
     
     
    • Pour comprendre la crise du lait l'excellent site de réinformation Breizh-info a interrogé Noël Rozé de la Coordination rurale en Bretagne. Celui-ci dénonce le discours ambigüe de la FNSEA
    http://www.breizh-info.com/2016/08/26/48432/crise-lait-noe-roze-coordination-rurale-agriculteurs-europe
     
    • Sur Tv-Libertés, une intéressante émission d'Anne Brassié qui reçoit l'écrivain Luc-Olivier d'Algange tandis que le comédien Didier Carette lit des extraits de son oeuvre qui fustigent ce monde "festif" emmailloté de mille convenances absurdes qui participent de la disparition d'un des traits de notre civilisation; l'art de la conversation :
     
     
     
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  • Après les attentats de Paris, une remise à plat de la diplomatie française s'impose...

     Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Richard Labévière, cueilli sur le site Les Observateurs et consacré aux attentats de Paris comme symbole de l'échec de politique étrangère menée par notre pays au cours des dernières années... Ancien journaliste à Radio France internationale et à la Télévision suisse romande, Richard Labévière est spécialisé dans les questions de défense et de diplomatie.

     

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    Après les attentats de Paris, une remise à plat de la diplomatie française s'impose

    L'organisation « État islamique » (Dae’ch) a revendiqué, - ce samedi 14 novembre - les attentats de la veille au Bataclan, (salle de spectacle située au 50, boulevard Voltaire à Paris), dans les Xe et XIe arrondissements de la capitale française et les explosions survenues aux abords du Stade de France à Saint-Denis, qui ont fait 129 morts et 352 blessés, selon un bilan provisoire. Le communiqué du groupe terroriste précise que « huit frères portant des ceintures explosives et armés de fusils d'assaut ont visé des sites choisis soigneusement au cœur de Paris ». D’une quarantaine de lignes, le communiqué décrit aussi le Stade de France comme un lieu où s’est déroulé un match entre « deux pays croisés » et le Bataclan comme abritant des « centaines d’idolâtres pour une fête de la perversité ».

    Un premier constat doit ramener à la dimension géopolitique de l’événement : Paris n’est pas le centre du monde... Cette nouvelle tragédie intervient après celles de Beyrouth, qui a fait une cinquantaine de victimes le 12 novembre dernier (cf Editorient de ce jour) et de Bagdad, le 13 novembre, causant la mort de 18 personnes. Quelques jours auparavant, le crash d’un avion russe dans le Sinaï, vraisemblablement causé par une valise piégée et, également revendiqué par Dae’ch, a tué l’ensemble des 224  personnes à bord, tandis qu’à Gaza et en Cisjordanie de jeunes Palestiniens tombent quotidiennement sous les balles de la soldatesque israélienne.

    Depuis près d’un an, prochetmoyen-orient.ch écrit que l’existence même,   territoriale, financière, sinon institutionnelle de Dae’ch n'est pas un fait acquis. Malgré les atermoiements et l'inefficacité d’une Coalition internationale anti-terroriste - qui a plus gesticulé et communiqué qu’effectué de véritables opérations éradicatrices -, l'état des forces de Dae’ch sur le terrain ne peut s’inscrire dans la durée. Rappelons nous l'évolution qu’a connue Al-Qaïda : dès lors qu’elle était réellement menacée par les forces américaines dans ses sanctuaires afghano-pakistanais en novembre 2001, la nébuleuse Ben Laden s’est largement délocalisée, décentralisée et redéployée avant de se remettre à frapper l’ « ennemi lointain » dans plusieurs pays européens.

    Avec la montée en puissance de l’engagement militaire russe en Syrie, Dae’ch est désormais confronté à la même évolution, subissant nombre de revers signant le début de la fin de son existence territoriale en Syrie, ainsi qu’en Irak. Partant de là, il n’est pas très étonnant de voir ainsi Dae’ch multiplier des attentats spectaculaires au Liban, en Irak, en Egypte et à Paris, destinés à montrer à l’opinion internationale qu’il conserve intact sa capacité de nuisance et d’initiative.

    Un deuxième constat ré-actualise, ce que nous écrivons dans prochetmoyen-orient.ch depuis le début, à savoir qu’on ne riposte pas efficacement au terrorisme exclusivement de manière militaire. Après les attentats de Paris, la France est-elle en guerre, comme le martèle le premier Ministre Manuel Valls ? Attention au contre-sens : la guerre, le recours à la force est l'ultime moyen pour créer les conditions d'un règlement d'un différend entre des Etats, quand celui ci n'a pas été obtenu par des moyens pacifiques. Or Dae'ch  n'est ni un Etat ni une armée et aucune négociation n'est possible  avec lui. Sans doute l’option militaire est elle un pis aller et peut elle servir   à gagner du temps, mais en l'occurrence le recours aux forces armées ne saurait mettre fin au phénomène terroriste ni réussir à en éradiquer durablement les causes et les logiques. Faire la guerre au terrorisme ? Le terrorisme n’est pas une substance mais un mode opératoire. On ne fait pas la guerre à un modus operandi, mais sans doute faut-il agir contre des groupes clairement identifiés. En amont, c’est clairement la tâche des services spéciaux et de renseignement ; en aval, des services de police et de justice. En amont et en aval, la diplomatie doit pouvoir jouer pleinement son rôle et on se rappelle les mots d’Hubert Védrine alors ministre des Affaires étrangères, devant l’Assemblée générale des Nations unies après les attentats du 11 septembre 2001 : « assécher le terreau du terrorisme en réglant diplomatiquement les crises des Proche et Moyen-Orient, à commencer par le conflit israélo-palestinien… » 

    Un troisième constat éclaire crûment les multiples contradictions de la politique étrangère française.  En fermant l’ambassade de France à Damas - le 6 mars 2012 -, Alain Juppé alors ministre des Affaires étrangères, a pris une décision stupide et contraire aux principes fondamentaux  de l'action diplomatique. C’est justement lorsqu’une relation bilatérale se dégrade qu’il faut, au contraire, chercher à maintenir un dialogue même a minima avec l’adversaire , notamment par l’entremise des services spéciaux, et ce pour préserver l'avenir. En fermant les services de la représentation française de la rue Ata al-Ayyoubi de Damas, Paris se privait, hélas, d’une coopération des espions syriens dont les renseignements avaient pourtant  servi, entre autres,  à empêcher un attentat majeur à Nancy entre les deux tours de l’élection présidentielle française de 2007.

    En prenant fait et cause pour les dit -« révolutionnaires » contre le gouvernement syrien légal, la diplomatie française sortait de sa tradition gaullo-mitterrandienne de médiation et d’interposition, et marquait l'engagement de  notre pays  comme l’une des parties liées à un conflit, dont il était pourtant évident qu’il évoluerait en guerre civilo-régionale généralisée.

    Plutôt que de rectifier le tir du gouvernement précédent, Laurent Fabius forçait le trait en proclamant que « Bachar al-Assad n’a pas le droit d’être sur terre ». D’une « politique arabe » héritée de quarante ans d’investissement diplomatique continu, Paris basculait dans une « diplomatie sunnite de la France », essentiellement motivée par des contrats d’armements juteux à destination de l’Arabie saoudite (démocratie exemplaire comme chacun sait !) et d’autres pays du Golfe. Cette contradiction majeure de la diplomatie française fut soulignée par le président Abdelaziz Bouteflika lors de la visite d’Etat de François Hollande en Algérie en décembre 2012. Celui-là posa cette simple question à son homologue français : comment pouvez-vous simultanément faire la guerre aux jihadistes dans le sahel alors que vous les aidez en Syrie ?...

    Un quatrième constat concerne les différentes couches d’un « mal français » composite et récurrent. Le 27 octobre 2005, des émeutes dans les banlieues françaises et leur cortège de violences urbaines, ont débuté à Clichy-sous-Bois à la suite de la mort de deux adolescents alors qu'ils cherchaient à échapper à un contrôle de police. Ces révoltes devaient ensuite s’étendre à un grand nombre de banlieues, fortement touchées par le chômage, le trafic de drogue, d’armes et la prostitution. L'état d'urgence fut déclaré le 8 novembre 2005, puis prolongé pour une durée de trois semaines consécutives, donnant de la France une image inquiétante de pays en quasi-guerre civile. Résultat de la brillante politique de la ville menée depuis des décennies par nos gouvernements successifs, cette déglingue sociale a fait l’objet de moult réunions et colloques sans trouver de réponses pertinentes et durables.

    Même constat sur la situation carcérale lorsqu’on sait depuis plusieurs années que le recrutement de jihadistes s’effectuent largement dans nos prisons. Pourquoi et comment les auteurs des attentats de janvier 2015 ont-ils pu rencontrer – en prison – et y nouer une relation suivie avec Djamel Beghal, l’un des cadres français d’Al-Qaïda ? Quant à l’école de la république, voilà aussi plusieurs décennies qu’on se gratte la tête en se demandant pourquoi elle fabrique de moins en moins de citoyens fiers d'appartenir à une République laïque, pluraliste et démocratique… Ajoutées à ce mille-feuille de crises récurrentes, symptomatique d’un effritement du lien, sinon du contrat social français, les dérives des médias   audiovisuels comme de la presse française constituent  un cinquième problème, voire un facteur de confusion, d’incompréhension et d’égarement idéologique.

    En janvier dernier, se proclamant « Je suis Charlie », des millions d’anonymes - de « zombies », pour reprendre l’expression heureuse du démographe Emmanuel Todd -, estimaient défendre le pluralisme et la liberté d’expression si chers à notre vieille démocratie-témoin tellement soucieuse des droits humains. Or, et bien avant les derniers attentats de Paris, on assiste à un déferlement en  continu d’une propagande unidimensionnelle et dominante qu’on peut qualifier de « néo-conservatrice »  donnant la parole quasi exclusivement à quelques soi disant experts peu recommandables dont on évite de s'interroger sur les antécédents et les bailleurs de fonds...

    Cette idéologie dominante, cette absence de débat critique et d'expertise fondée sur une réelle connaissance du terrain, font pleinement partie du problème et contribuent aussi à nourrir le jihadisme européen. Elle conforte aussi les options moralisantes d’une diplomatie française, axée sur l'immédiateté, rivée aux sondages d’opinions et au service des copinages et des passations de marchés d’armements ! En décrétant que l’avenir de la Syrie doit se faire « sans Bachar al-Assad », François Hollande prétend apporter, sinon imposer nos « valeurs » au peuple syrien ! Que ne le fait-il pas pour l'Arabie Saoudite ? Au-delà de cette posture néo-coloniale se parant des plumes du « devoir d’ingérence », cher aux « idiots utiles » de l’idéologie dominante, le président de la République française réitère la vieille politique de la canonnière et du « regime change » qui a échoué partout : en Afghanistan, en Irak, en Libye et au Yémen... ! Quelle arrogance de la France et quelle incompétence de nos élites et de nos medias  qui ne savent pas tirer le moindre enseignment de l'histoire!           

    Alors que faire ? D’abord remettre à plat notre politique étrangère et le calendrier de ses priorités, en travaillant avec tous les pays susceptibles de lutter efficacement contre Dae’ch, à commencer par la Russie, l’Iran et… la Syrie. Dans cette perspective, la vieille option française d’une « conférence régionale-globale », centrée sur le règlement de l’ensemble des crises proche et moyen-orientales, reprend toute sa pertinence. La Feuille de route internationale (sur laquelle s’accordent désormais Washington et Moscou) doit remanier un calendrier devant impérativement privilégier un objectif opérationnel clair et simple : la neutralisation de Dae’ch. Face à une telle évidence, cessons de mettre la charrue avant les bœufs en proclamant que l’avenir de la Syrie doit se faire « sans » ou « avec » un tel ou tel autre… L’avenir politique de la Syrie est, avant tout l’affaire des Syriens eux-mêmes et ils ne pourront se prononcer que lorsque la situation militaire et sécuritaire garantira durablement l’unité et la souveraineté territoriale de leur pays.

    Dans la perspective d’un temps plus long, il s’agit de mettre en œuvre, dans les pays directement confrontés aux guerres civiles et régionales, comme dans les pays européens qui leur servent à la fois de déversoirs et de réservoirs, des programmes lourds susceptibles d’endiguer la décomposition sociale et étatique. Répétons : les bombardements ne peuvent avoir d'effet sur les causes profondes du terrorisme. Ces interventions militaires servent seulement à gagner du temps… un temps nécessaire sans doute  à l’ouverture sérieuse et déterminée de ces énormes chantiers diplomatiques, économiques, sociaux, culturels et politiques…      

    Richard Labévière (Les Observateurs, 15 novembre 2015)

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  • La stratégie du chaos contrôlé...

    Vous pouvez découvrir ci-dessous un point de vue de Richard Labévière, cueilli sur le site des Observateurs et consacré à la stratégie du chaos contrôlé développée avec un certain succès par les Etats-Unis... Ancien journaliste à Radio France internationale et à la Télévision suisse romande, Richard Labévière est spécialisé dans les questions de défense et de relations internationales.

     

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    Dae’ch et les autres : bienvenue dans le «monde VUCA» !

    L’ensemble de la presse mondiale a, dernièrement commémoré le premier anniversaire de la Coalition internationale qui a déclenché ses premiers bombardements contre des positions de l’organisation « Etat islamique » (Dae’ch) en Irak et en Syrie, le 2 août 2014. Un an plus tard, tout le monde s’étonne que cette « alliance », réunissant quand même les armées les plus puissantes du monde, n’ait pas réussi à éradiquer une organisation constituée de quelque 30 à 35 000 fusils tout au plus. Le même constat vaut également pour Jabhat al-Nosra et les autres résidus d’Al-Qaïda ayant prospéré en Asie, en Afrique ou en Europe.

    Pourquoi un tel étonnement, sinon une telle cécité ? La réponse est pourtant aussi claire et limpide que La Lettre volée d’Edgar Allan Poe, posée  là, sous nos yeux, alors que personne ne veut vraiment la voir… Les experts militaires américains, qui donnent le « la » en matière de « guerre contre la terreur » depuis quatorze ans, l’ont dit, redit et écrit : il ne s’agit nullement d’éradiquer le terrorisme, d’en neutraliser définitivement les protagonistes, de casser définitivement ses inspirateurs et d’en assécher les financements. L’objectif principal est de « gérer » son développement, ses mutations et l’évolution de sa cartographie afin d’accompagner la reconfiguration, la modernisation et la diversification de l’hégémonie stratégique, économique et politique des Etats-Unis et de leurs alliés.

    En août dernier, le président de la République française - à l’unisson avec ses homologues américains, britannique et allemand -, l’a expliqué très clairement à ses ambassadeurs : « la guerre contre Dae’ch va durer dix, quinze ou vingt ans ». Cette fatalité de la longue durée correspond, non pas à une espèce de complot centralisé ni à une conspiration globale, mais s’inscrit dans la logique d’un « procès sans sujet », conforme aux motivations, aux stratégies et aux intérêts de la mondialisation néo-libérale. Cette incapacité à éradiquer Dae’ch est d’autant plus assumée par les grands décideurs mondiaux qu’ils savent parfaitement que l’action militaire extérieure n’est qu’un segment limité de la panoplie contre-terroriste. Ils savent tout aussi pertinemment que Dae’ch ne pourra être éradiqué durablement sans « assécher » politiquement et idéologiquement l’extrémisme sunnite dont les bailleurs de fonds sont devenus nos meilleurs partenaires commerciaux. Dae’ch est une chose, les affaires en sont une autre : vive la « politique sunnite » de François hollande et Laurent Fabius ! 

    Orphelines de l’ennemi communiste, les officines stratégiques du Pentagone, leurs tutelles politiques et les industries de défense occidentales de l’après Guerre froide (garantissant des millions d’emplois et de sous-traitants) devaient impérativement - au risque d’entrer en déshérence -, trouver une autre figure du « mal », définir une menace « globale », autrement dit se fabriquer un nouvel ennemi commun. Ce fût chose faite dès le 11 septembre 2001. Là encore, soyons clairs : il ne s’agit pas de céder à la moindre tentation des théories conspirationnistes et autres « effroyables impostures » ayant fait florès après l’effondrement des tours du World Trade Center, mais bien de restituer rigoureusement pourquoi et comment les administrations Bush successives et celles qui suivirent, ont magistralement « utilisé » cette tragédie afin de pousser leurs pions.

    A l’époque, plusieurs économistes réveillés relevaient que le budget du Département américain de la Défense avait enregistré ses hausses les plus importantes depuis la guerre de Corée. Avec un certain étonnement, les mêmes constataient que George W. Bush - digne héritier de Ronald Reagan et de  Margaret Thatcher -, adepte d’un monétarisme des plus classiques et de toutes les recettes les plus libérales, s’était brusquement converti à une politique budgétaire farouchement keynésienne ! En effet, les attentats du 11 septembre 2001 ont fortement contribué à la relance de l’économie américaine qui marquait alors le pas. Mais ce bon usage de la terreur ne profita pas qu’aux seuls investisseurs américains et devait impulser une nouvelle révolution dans les affaires militaires qui s’esquissait depuis la fin des années 90.

    Dans les amphithéâtres de l’US-Army-War-College de Carlisle en Pennsylvanie, des professeurs de stratégie militaire commençaient alors à populariser un nouveau concept en quatre lettres pour résumer le monde : VUCA, pour Volatility, Uncertainity, Complexity, Ambiguity. Dans le monde de la fin des années 90, ces experts nous expliquaient que toute espèce de projets et d’actions étaient devenus « volatiles ». Par conséquent, chaque option stratégique était appelée à changer extrêmement rapidement, la visibilité à moyen terme n’étant pas seulement devenue « incertaine », mais proprement impossible. La « complexité » des interactions, des facteurs d’influence et des acteurs devenait la norme, l’ « ambiguïté » étant désormais la règle et non plus l’exception.

    Et toujours très positifs, nos amis américains se félicitaient que dans un tel monde devenu « VUCA », l’incertitude ne constituait nullement un problème, mais présentait au contraire une chance à saisir comme levier d’innovation et de performance. « Les acteurs qui réussissent », affirmaient ces professeurs, « sont ceux qui investissent dans la connaissance de soi, cultivent le succès collectif et encouragent l’agilité et la fluidité efficaces ». La loi de la variété requise, développé par R. Ashby en 1956 (dans An Introduction to Cybernetics) stipule que seule la « variété » peut répondre à la variété. En d’autres termes : plus une personne ou un système génère et active « sa diversité », plus elle est capable de s’adapter aux changements provenant de son environnement et d’assurer son existence. Appliquée à VUCA, cette loi nous enseigne que seul VUCA sait répondre à VUCA.

    Les nouveaux chefs (militaires, économiques et politiques) doivent donc incarner un « projet de sens » qui libère les engagements tout en laissant s’exprimer les ruses de la volatilité, comme autant d’opportunités à saisir et à utiliser afin de promouvoir des « changements incessants ». L’incertitude invite ces chefs à profiter des situations inédites pour apprendre… Au lieu de renforcer les procédures de contrôles connues et des actions propices à la reproduction du système en vigueur. Ils « trouvent alors le courage de créer des espaces de liberté, de créativité et d’expérimentation rapide ». La complexité oblige les acteurs clés à coopérer et à privilégier le succès collectif. Pour saisir la complexité d’une situation, ses multiples enjeux et ses différents leviers, il est obligatoire de créer des groupes divers, transversaux et hétérogènes. Pour trouver des solutions véritablement innovantes, il s’agit donc de travailler en grand groupe, d’oser le chaos provisoire, de privilégier l’expérimentation ciblée au lieu de déployer un plan convenu. Sont alors privilégiées « les dynamiques alternatives ». L’ambiguïté se manifeste à travers des figures ambivalentes, par la non-cohérence d’un projet, le mélange des responsabilités, les multiples interprétations d’un concept. Cette ambiguïté doit devenir la culture dominante des nouveaux chefs : celle consistant à vivre avec une variété de solutions au lieu de s’attacher à l’obsession de la clarification, à la recherche d’une cohérence, ainsi qu’à celle d’une quête de « la » solution à déployer. Dans un monde VUCA, rien n’est acquis d’avance, rien n’est durablement stable et tout est opportunité !

    Enfin, nos professeurs édictaient cinq principes à l’usage des nouveaux chefs voulant réussir « dans la joie » : 1) dans un monde VUCA, l’agilité d’une organisation se débloque en passant de la réaction à l’action par le « sens » ; 2) dans un monde VUCA, tout se transforme quand le système se libère d’une obsession de performance opérationnelle pour privilégier la recherche d’excellence relationnelle ; 3) dans un monde VUCA, le chaos devient créateur, le vide faisant place à de nouvelles solutions ; 4) dans un monde VUCA, l’individu peut se sentir perdu mais l’intelligence collective en action s’affirmera comme le nouveau levier de performance ; 5) Dans un monde VUCA, la notion de « leadership » est renversée pour laisser place à la puissance d’une nouvelle posture … celle du « Followership ». Bref, dans ce meilleur des mondes possibles, les chefs et, en définitive tous les acteurs qui savent conjuguer la joie et le « sens » vont être en mesure d’inventer des formules inédites de performance.

    C’est presque aussi bien que La Richesse des nations d’Adam Smith et c’est à Donald Rumsfeld - secrétaire d’Etat à la Défense (2001-2006) - que l’ont doit l’application de cette idéologie aux affaires militaires. Sans y changer une seule virgule, la première administration Obama renonçait ainsi aux réponses classiques : les guerres conventionnelles et de contre-insurrection. On assistait alors à des redéploiements élargis dans les zones économiques et stratégiques considérées prioritaires pour les grandes sociétés (armements, aéronautiques, BTP et infrastructures, etc.). Enfin, selon un officier général des Forces spéciales, le Pentagone cherchait à maintenir autant que faire se peut la « clandestinité la plus totale afin de privilégier des campagnes médiatiques et de communication parfaitement maîtrisées ».

    En juin 2014, dans une conférence publique tenue à Beyrouth, nous expliquions alors, que cette « non doctrine » militaire s’articulait sur sept piliers : 1) montée en puissance des forces spéciales ; 2) prééminence du renseignement ; 3) extension de la géographie des drones ; 4) choix de la cyber-guerre ; 5) développement d’ « armées de substitution » ; 6) formation et manœuvres avec les partenaires ; et enfin 7) médiatiser et communiquer. Ce dernier pilier chapeaute l’ensemble ! Le plus vieux métier du monde ! Pour qu’elle atteigne ses objectifs, toute opération militaire doit être non seulement comprise mais aussi « partagée » par les opinions publiques du ou des pays qui la mènent. Sont alors appelés en renfort les bataillons de journalistes « embeded » chargés d’expliquer et de diffuser les raisons et le phasage de la « guerre juste », forcément juste. Au hardpower des armées doit s’adjoindre organiquement le softpower -madame Clinton préfère parler de smartpower -, des journalistes, des « experts » et autres « communicants ». Ces sept piliers requièrent, non pas la « sagesse » de Lawrence d’Arabie, mais une transparence imposée, c’est-à-dire opaque, la clandestinité et le secret.

    Dans le meilleur des mondes VUCA possibles, Dae’ch, Al-Qaïda, Nosra et les autres ne peuvent et ne doivent pas être éradiqués parce qu’ils sont absolument nécessaires à la reconfiguration permanente du « sens », de la « joie » et des « profits » des nouveaux chefs militaires, économiques et politiques du monde. Sur le plan intérieur, les recettes VUCA servent tout aussi bien à déconstruire les frontières nationales, le droit du travail et toute autre loi garante du contrat social des vieilles républiques pour nous convertir aux fluidités multiples d’une mondialisation heureuse où tout devient possible et principalement le retour à l’état de nature où règne, en définitive, la loi du plus fort.

    Lorsque notre ami Alain Joxe souligne, à juste titre, que les Etats-Unis ont régulièrement perdu les guerres asymétriques qu’ils ont déclenchés depuis la fin de la Guerre froide, il n’en tire pourtant pas la conclusion ultime : ces défaites apparentes sont en réalité des victoires inestimables pour les stratèges du Pentagone, de Tel-Aviv, de Wall Street, de la City et de Bruxelles. D’un état de non guerre conventionnelle, les délices du monde VUCA nous embarquent dans celui d’une guerre asymétrique généralisée, permanente et nécessaire. 

    Richard Labévière (Les Observateurs, 15 septembre 2015)

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